Voici le récit d’une croisière inoubliable de 11 nuits en plongée de luxe à bord de l’Adelaar, à travers Raja Ampat et la Mer de Banda, que mon mari et moi avons eu le privilège de vivre.

Partis le 4 avril de Sorong, en Papouasie occidentale – porte d’entrée de Raja Ampat – nous avons terminé notre voyage à Ambon, capitale des Moluques du Sud. L’itinéraire nous a menés à travers les jardins de corail foisonnants de Misool, jusqu’aux confins de la Mer de Banda, sur les traces des légendaires routes des épices d’Indonésie.

C’était ma septième croisière plongée en Indonésie, mais la première à bord d’Adelaar – un navire que j’admirais depuis longtemps, et que j’ai enfin eu la chance de découvrir par moi-même.

Un grand merci à notre compagne de voyage Brenda Aly, ainsi qu’à notre directeur de croisière Julien Garnier, pour avoir capturé l’essence du voyage avec leurs sublimes photographies sous-marines.

Texte de Adinda RK

Début de Notre Croisière Plongée à Raja Ampat

Vol vers Raja Ampat depuis Bali

Depuis Bali, rejoindre Raja Ampat demandait autrefois beaucoup de patience et plusieurs correspondances. Heureusement, Garuda Indonesia propose désormais des vols directs entre Denpasar (DPS) et Sorong (SOQ), la principale porte d’entrée vers Raja Ampat. Cette liaison directe, d’une durée de trois heures, est assurée deux fois par semaine – les jeudis et dimanches – et rend le trajet infiniment plus fluide.

Le confort de cette nouvelle option a donné le ton parfait pour le début de notre aventure à bord d’Adelaar.

 

Nous avons quitté Bali peu après minuit le 4 avril, pour atterrir en douceur à Sorong au petit matin. À notre arrivée, Julien, le directeur de croisière d’Adelaar, et Thalia, son assistante, nous attendaient à la sortie — facilement repérables grâce à une discrète pancarte aux couleurs d’Adelaar et une présence chaleureuse et soignée.

Après un court transfert privé jusqu’au port, l’un des annexes en aluminium d’Adelaar nous attendait au quai. Même depuis la rive, le voilier se distinguait par ses lignes de goélette élégantes et sa silhouette à la fois robuste et raffinée – un véritable appel du regard.

Quelques minutes plus tard, nous étions à bord, accueillis chaleureusement. L’excitation était palpable : notre extraordinaire croisière de onze nuits commençait enfin !

SY Adelaar : D’une Goélette Hollandaise de 1902 à un bateau de Plongée de Luxe en Indonésie

SY Adelaar est loin d’être une croisière plongée ordinaire en Indonésie. Longue de 38 mètres pour 5,5 mètres de largeur, elle fut construite en 1902 en tant que goélette hollandaise, puis entièrement rénovée en 2009. Aujourd’hui, elle figure parmi les yachts de plongée de luxe les plus réputés d’Indonésie.

Elle accueille aujourd’hui jusqu’à huit invités dans quatre cabines doubles élégamment aménagées — une capacité volontairement restreinte qui crée une atmosphère calme, intime, presque privée, digne d’un véritable yacht de luxe.

Malgré ses 123 ans d’histoire, dont deux guerres mondiales, il est difficile de deviner son âge une fois à bord. Dès les premiers pas sur le pont, son état impeccable saute aux yeux. Plutôt que de susciter la nostalgie, Adelaar incarne l’élégance naturelle d’un resort cinq étoiles flottant.

Imaginez des boiseries en teck de grande qualité, polies avec soin, des plafonds hauts — même sur le pont inférieur, ce qui est rare sur un bateau de ce type —, de moelleux tapis persans sous les pieds, la climatisation dans toutes les zones, y compris les couloirs, et un léger parfum d’aromathérapie flottant discrètement dans l’air.

La Vie à Bord : Confort et Prestations sur l’Adelaar

En traversant l’espace extérieur du pont principal, j’ai été agréablement surprise par l’impression d’ouverture et d’espace — bien plus généreux que ce que les photos du site web laissaient imaginer. Une grande table en bois trône au centre de la zone ombragée dédiée aux repas, qui s’étend naturellement vers le pont de plongée à l’arrière.

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Le charmant salon intérieur, doté d’un grand écran TV

À quelques pas de là, le salon intérieur offre un espace compact mais chaleureux pour se détendre. Une table centrale en bois y est utilisée pour les petits déjeuners légers et, en cas de pluie, pour les repas à l’intérieur. Un grand téléviseur intelligent sert principalement aux briefings de plongée, tandis qu’un bar à café bien équipé et une sélection de collations sont toujours à disposition à proximité.

     

Le couloir menant aux quatre cabines sur le pont inférieur, avec une station de recharge pour appareils photo visible à droite sur la deuxième photo. Remarquez la hauteur sous plafond!

Plus loin, le long du couloir climatisé et délicatement parfumé à l’aromathérapie qui mène aux quatre cabines, de petites attentions posent discrètement le ton raffiné de la vie à bord : un coin salon confortable, une table d’échecs en bois, une machine à glace, et une station de recharge discrète pour les appareils photo.

À l’arrière du pont supérieur, juste derrière les quartiers du capitaine, se trouve un espace fumeur extérieur ombragé, où l’équipage aime se détendre. De chaque côté du navire, des échelles en corde mènent jusqu’au pont supérieur — un coin paisible pour ceux en quête de solitude, bien que je n’aie jamais pris le temps de m’y aventurer moi-même.

Pour mieux visualiser l’agencement du bateau, le plan interactif d’Adelaar vous donnera tous les détails nécessaires.

Les Cabines : Le Luxe Allié au Confort d’un Chez-Soi

Toutes les cabines d’Adelaar se trouvent sur le pont inférieur et prolongent l’ambiance luxueuse du reste du navire.

Notre cabine, la Stateroom 3, était intelligemment agencée, avec de nombreux rangements intégrés — y compris dans la salle de bain — qui permettaient de garder l’espace parfaitement organisé.

Elle nous a paru spacieuse et aussi élégante que sur les photos du site — ce qui fut une agréable surprise, car c’est souvent l’inverse à bord d’autres croisières plongée, où les images enjolivent la réalité.

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1ère photo : Un lit double impeccablement fait, avec un hublot au-dessus et des rangements intégrés sur le côté. 2ème photo : Une banquette de jour qui se transforme en lit simple une fois les coussins retirés. 3ème photo : La télévision dans la cabine et une mini tablette de chocolat, délicatement laissée chaque jour après le service de chambre

Le lit était ferme mais confortable, habillé de draps frais et impeccables. Malgré la chaleur extérieure, la cabine est restée constamment fraîche et sèche, même sans faire fonctionner la climatisation en continu.

Au mur, au pied du lit, se trouvait un grand écran TV avec une sélection soignée de plus de 3 000 films, disponibles en anglais, allemand et français, avec audio et sous-titres. Le tout accompagné d’un système audio impressionnant — un détail auquel je ne pensais pas accorder d’importance, mais qui s’est révélé à la fois utile et agréable après des journées bien remplies sous l’eau.

     

Deux choses dont notre cabine ne manquait certainement pas : l’espace de rangement et les prises électriques !

La salle de bain attenante, finie en élégant marbre égyptien, offrait une excellente pression d’eau chaude — indispensable après trois à quatre plongées par jour sous la chaleur et l’humidité tropicales de l’Indonésie.

Vous pouvez retrouver plus de détails sur cette cabine sur cette page, ou découvrir la Master Stateroom pour encore plus d’espace et de confort — elle fait presque le double de la nôtre !

La Vie à Bord d’Adelaar : Une Expérience de Croisière Plongée de Luxe

L’expérience à bord d’Adelaar va bien au-delà des intérieurs soignés et de l’entretien impeccable. Ce qui fait toute la différence, c’est la fluidité et le confort avec lesquels chaque moment s’enchaîne.

Une Ambiance Intime et un Service Irréprochable

Avec seulement huit invités et douze membres d’équipage — un ratio exceptionnel de 1 pour 1,5 — l’atmosphère à bord est à la fois intime et discrète, offrant une réelle sensation de tranquillité sans jamais compromettre la qualité du service. L’équipage était toujours présent quand il le fallait, mais jamais envahissant.

Les passagers réalisent très vite qu’ils n’ont plus à penser à rien : fruits frais, viennoiseries et café sont servis avant le lever du soleil ; les serviettes sont changées régulièrement, toujours impeccables ; des boissons chaudes sont proposées après chaque plongée ; et l’équipement de plongée est préparé selon les préférences de chacun, avec une précision discrète et sans faute.

Du petit déjeuner avant la première plongée aux attentions d’après-plongée — mains tendues pour remonter à bord, serviettes fraîches, boissons chaudes — chaque détail est anticipé, sans qu’un mot n’ait besoin d’être prononcé.

Routine Quotidienne : Manger – Dormir – Plonger, en Tout Confort

À bord d’Adelaar, le programme quotidien suit un rythme à la fois détendu et parfaitement structuré — idéal pour cette fameuse routine « manger – dormir – plonger » que je recherche toujours, et que les passionnés de croisières plongée attendent avec autant d’impatience.

Photo 1 : Exemple d’emploi du temps lors d’une journée avec quatre plongées. Photo 2 : Exemple de journée avec trois plongées — limitées en raison d’une longue traversée de nuit

Le petit déjeuner léger et le café sont disponibles dès 6h00 — parfois même plus tôt. À plusieurs reprises, je me suis réveillée vers 5h00, et à 5h15 les fruits frais et les viennoiseries étaient déjà sur la table.

  • Première plongée : 8h00
  • Petit déjeuner complet : 9h30
  • Deuxième plongée : 11h00
  • Déjeuner : 12h30
  • Troisième plongée : 15h00
  • Collation de l’après-midi : 16h30
  • Plongée de nuit : 19h00 (lorsqu’elle est proposée)
  • Dîner : servi à 20h30 après une plongée de nuit, ou plus tôt dans le cas contraire. Les invités ne participant pas à la plongée de nuit pouvaient dîner plus tôt.

Sur la plupart des croisières Adelaar, la première plongée commence généralement vers 7h00. Mais en raison des matinées plus sombres en cette saison, elle a été décalée à 8h00.

Expérience Plongée à Bord d’Adelaar : Personnalisée, Fluide, Exceptionnelle

Chaque plongée à bord d’Adelaar était précédée d’un briefing clair et concis, environ 30 minutes avant le départ.

Ces briefings quotidiens étaient remarquablement bien menés, avec des cartes détaillées — illustrant le profil et la topographie de chaque site — dessinées à la main par notre talentueuse assistante directrice de croisière, Thalia.

Le tout était accompagné de diapositives informatives sur la faune marine que nous pouvions espérer observer, le tout présenté sur le grand écran du salon intérieur.

Deux de mes cartes préférées dessinées à la main par Thalia — colorées, détaillées et pourtant d’une grande clarté.

Les groupes de plongée étaient maintenus à une taille réduite, avec un maximum de quatre plongeurs par guide. Avec seulement cinq invités à bord, nous avons été répartis en deux groupes — l’un de deux plongeurs, l’autre de trois — accompagnés respectivement par le directeur de croisière, l’assistante directrice de croisière et un guide invité. Résultat : une attention personnalisée de très haut niveau.

Le pont de plongée est conçu pour accueillir jusqu’à huit plongeurs, avec des stations individuelles pour l’équipement, des bacs personnels pour les petits objets, et suffisamment d’espace pour que chacun puisse s’équiper confortablement en même temps.

L’équipage s’occupait de toute la préparation et des vérifications de l’équipement — il ne nous restait plus qu’à enfiler nos combinaisons, vérifier nos ordinateurs de plongée, traiter nos masques contre la buée et monter à bord des annexes.

Chaque groupe disposait de sa propre annexe en aluminium, avec des échelles d’embarquement situées de chaque côté du navire, permettant des départs simultanés et des temps d’attente réduits au minimum.

Les annexes, chacune manœuvrée par deux marins expérimentés, étaient robustes, stables, spécialement conçues pour la plongée, et équipées d’échelles latérales facilitant les mises à l’eau et les remontées en toute sécurité.

L’équipage préparait et transportait tout notre équipement dans l’annexe. Nous n’avions quasiment rien à faire !

La plupart des sites de plongée se trouvaient à moins de cinq minutes du bateau principal, avec des mises à l’eau faciles en bascule arrière. Le Nitrox était disponible, et les temps de fond dépassaient régulièrement les soixante minutes pour ceux disposant de suffisamment d’air. Les guides de plongée étaient attentifs à la sécurité et aux préférences des invités, adaptant les profils et le rythme des plongées en conséquence, tout en faisant preuve d’une grande connaissance des sites et de la faune marine.

L’un des grands avantages de la capacité d’accueil réduite d’Adelaar résidait dans l’espace et la liberté sous l’eau. Les rencontres se faisaient sans précipitation, chacun pouvant prendre son temps et savourer pleinement chaque découverte.

Pendant tout le voyage, nous n’avons jamais croisé de plongeurs provenant d’autres bateaux sous l’eau. Nous avons à peine rencontré l’autre groupe d’Adelaar. Souvent, nous avions vraiment l’impression que les sites de plongée nous appartenaient entièrement.

Après chaque plongée, nous étions accueillis à bord avec des sourires chaleureux, des mains tendues pour nous aider à remonter, et un plateau de boissons chaudes bien méritées. À la proue, des douches à jet d’eau chaude, des bacs de rinçage et un espace dédié pour faire sécher le matériel permettaient de se rafraîchir et d’avoir tout prêt et propre avant la plongée suivante.

La Cuisine : Un Voyage Gastronomique en Mer

Les repas à bord d’Adelaar furent sans conteste l’un des grands moments du voyage — un rendez-vous quotidien que j’attendais avec une réelle impatience !

Chaque plat était préparé avec maîtrise et présenté avec soin, alliant subtilement saveurs, textures et couleurs pour éveiller tous les sens. Le niveau culinaire dépassait de loin ce que l’on pourrait attendre d’une croisière plongée — rivalisant avec la qualité des meilleurs restaurants gastronomiques à terre.

Adorable tortue de pomme de terre, l’une des nombreuses garnitures comestibles sculptées à la main tout au long du voyage par l’un des chefs à bord.

Les menus étaient soigneusement élaborés et changeaient chaque jour, garantissant qu’aucun plat ne soit répété — un contraste appréciable avec certaines croisières plongée qui dépendent largement de ce que le marché propose. La cuisine offrait un savant mélange de plats occidentaux et indonésiens, non seulement savoureux et parfaitement exécutés, mais aussi équilibrés et nourrissants — jamais trop riches ni excessifs.

Un festin de poissons et fruits de mer pour le déjeuner — servi à la manière familiale.

Comme mentionné plus tôt, nos journées commençaient par un petit déjeuner léger en libre-service. Chaque matin, une sélection différente de pâtisseries fraîchement préparées était proposée — gaufres, brioches à la cannelle (mon coup de cœur personnel) et croissants — dont la qualité avait même obtenu l’approbation de mon mari français. À cela s’ajoutaient de superbes fruits tropicaux découpés, du muesli, des céréales, des noix et des biscuits.

Le petit déjeuner complet, servi après la première plongée, était commandé à la carte avant celle-ci. Il offrait un choix de plats occidentaux et indonésiens : du porridge indonésien léger et des nouilles, aux yaourts avec granola et fruits, en passant par les pancakes, gaufres, ou encore le traditionnel English breakfast avec bacon.

 

Photo 1 : Les brioches à la cannelle, irrésistibles et délicieusement addictives. Photo 2 : Le menu du petit déjeuner. Photo 3 : L’un de mes incontournables : gaufres salées avec œufs au plat et légumes en accompagnement.

Jamais un déjeuner ne commençait de façon ennuyeuse : chaque salade était fraîche, colorée et pleine de saveurs.

Le déjeuner se présentait en trois services : il commençait par une salade fraîche différente chaque jour, suivie d’un plat principal généreux, et se terminait par un dessert léger venant parfaire un repas équilibré et savoureux.

Des encas étaient servis après la troisième plongée, avec des préparations maison telles que du houmous accompagné de pain chaud ou encore des spécialités indonésiennes locales.

Le dîner proposait une expérience plus élaborée en trois services : une soupe en entrée, suivie d’un plat principal généreux avec des sources de protéines variées — dont le célèbre rendang indonésien, et un dîner steak lors de la dernière soirée.

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Chaque dîner se terminait par un dessert raffiné et gourmand, qui nous laissait chaque soir le ventre comblé et le sourire aux lèvres.

Les régimes alimentaires particuliers étaient pris en compte avec soin et précision. En tant que pescatarienne allergique aux cacahuètes, j’ai trouvé que mes préférences avaient été respectées avec attention, sans jamais donner l’impression d’être traitées comme un détail secondaire.

Une machine à café professionnelle était disponible toute la journée, proposant cappuccinos, lattes, expressos et Americanos. Les thés et boissons non alcoolisées étaient inclus, tandis qu’une sélection soignée de bières, vins et spiritueux était proposée à la carte.

Au-Delà de la Plongée : Une Expérience de Croisière de Luxe en Indonésie

Les intervalles de surface à bord d’Adelaar étaient parfaitement rythmés, laissant à chacun le temps de se reposer entre deux plongées.

Après le premier petit déjeuner complet, la matinée s’enchaînait rapidement, avec environ trente minutes avant le briefing de la deuxième plongée à 10h30. Après la deuxième plongée et le déjeuner, les invités profitaient généralement d’une pause plus longue d’environ une heure et demie, avant de se préparer à nouveau pour la troisième plongée à 15h00.

   

Photo 1 : Mon endroit préféré pour une séance de sport légère. Chaque côté de la proue offrait suffisamment d’espace pour dérouler un tapis de yoga. Photo 2 : Deux des quatre transats disponibles à la proue.

Pour ceux qui choisissaient de ne pas participer aux plongées de nuit optionnelles — comme mon mari et moi, trois plongées par jour nous paraissant déjà largement suffisantes — l’après-midi s’ouvrait sur une longue période de détente avant le dîner, offrant tout le temps nécessaire pour se reposer, lire ou simplement admirer le paysage.

Le salon extérieur ombragé et l’espace de bronzage offraient des endroits agréables et aérés pour se relaxer entre les activités. Pour les amateurs d’exercice léger, la proue permettait de dérouler jusqu’à deux tapis de yoga — une expérience que je recommande vivement, surtout au coucher du soleil.

Côté activités nautiques, en dehors de la plongée, les invités pouvaient profiter du kayak de mer, du stand-up paddle, du wakeboard ou encore du ski nautique.

Pour ceux qui souhaitaient rester connectés, une connexion internet Starlink de 1 Go était incluse, suffisante pour consulter ses e-mails urgents ou envoyer des messages. Du volume supplémentaire pouvait également être acheté selon les besoins.

Un espace fumeur, aménagé à l’arrière du pont supérieur, où l’équipage aimait se retrouver, devenait aussi un lieu convivial pour discuter ou improviser une partie d’échecs — Wayan, le chef, et Gandi, le capitaine, s’avérant d’excellents joueurs.

Pour les passagers en quête de plus d’intimité, notre cabine s’est révélée extrêmement confortable pour se détendre entre deux plongées. Contrairement à d’autres liveaboards haut de gamme que j’ai pu tester — sans atteindre toutefois le même niveau de luxe — il n’y avait aucun sentiment d’étroitesse. L’espace était vraiment agréable à vivre, avec une sensation d’aisance. L’association d’un agencement spacieux, d’un large choix de films en cabine et du confort irrésistible du lit créait une véritable impression de « chez-soi » en mer.

Des Nuits Paisibles et une Navigation Stable : Un Luxe en Soi

Les nuits à bord d’Adelaar étaient remarquablement paisibles. La navigation se faisait en douceur et dans le calme, sans grondement de moteur, sans craquement de bois, et avec un roulis à peine perceptible — un contraste bienvenu avec les nuits agitées que j’ai connues sur d’autres bateaux traditionnels indonésiens en bois.

En somme, la vie à bord d’Adelaar atteint un équilibre rare et subtil : assez raffinée pour impressionner les voyageurs et plongeurs chevronnés, mais suffisamment détendue pour se sentir instantanément comme chez soi. Des intérieurs soignés au service intuitif, en passant par un confort discret, le luxe à bord d’Adelaar se lit autant dans ce que l’on voit que dans ce que l’on ressent. Ce sont ces petites attentions réfléchies qui rendent le voyage non seulement fluide, mais profondément mémorable — laissant à chacun l’envie de prolonger l’expérience.

Le Voyage : Croisière Plongée à Travers Raja Ampat et la Mer de Banda

L’Itinéraire : De Sorong, Papouasie Occidentale à Ambon, Moluques du Sud

Comme mentionné plus tôt, notre croisière plongée à Raja Ampat et en Mer de Banda a débuté à Sorong — porte d’entrée de Raja Ampat — pour traverser l’immensité de la Mer de Banda et s’achever à Ambon, dans les Moluques du Sud. Un itinéraire de onze nuits, offrant une expérience exceptionnelle de croisière plongée à travers certaines des eaux les plus reculées et les plus riches en biodiversité d’Indonésie.

L’itinéraire de notre voyage — la croisière Sorong – Ambon d’Adelaar.

Si je devais résumer l’expérience combinée de plongée à Raja Ampat et en Mer de Banda en une seule phrase, ce serait celle-ci : une explosion de biodiversité marine, de couleurs éclatantes et de vie foisonnante, sur des récifs immaculés, une topographie variée et une visibilité cristalline — parmi les plus belles que j’aie vues en Indonésie. Et vraiment, pas une seule plongée ennuyeuse !

L’un des plus grands privilèges de cet itinéraire réside dans son sentiment d’isolement. La Mer de Banda est vaste et préservée, et nous avons passé plusieurs jours sans croiser un seul autre bateau de plongée, malgré les centaines qui opèrent à travers l’Indonésie. L’eau est restée incroyablement chaude tout au long du voyage, à l’exception de quelques thermoclines occasionnels — rien que ma combinaison sharkskin 2,5 mm n’ait pu gérer.

Après avoir vécu cet itinéraire moi-même, je peux le recommander en toute confiance — que ce soit pour une première expérience de plongée en Indonésie ou pour une cinquième.

Commencer par Misool, juste après le départ de la plupart des autres liveaboards, fut absolument extraordinaire. Avec sa beauté, sa biodiversité et son isolement, la Mer de Banda rivalise sans peine avec les destinations de plongée les plus emblématiques d’Indonésie : Raja Ampat et Komodo. Même après plusieurs croisières plongée déjà effectuées en Mer de Banda, je n’hésiterais pas une seconde à y retourner.

Au-Delà de Banda & Raja Ampat : Les Itinéraires Saisonniers d’Adelaar à Travers l’Indonésie

Cet itinéraire n’est que l’un des nombreux parcours de croisière plongée proposés par Adelaar en Indonésie, intelligemment conçus pour suivre les meilleures conditions de mer et de plongée dans les destinations les plus réputées du pays tout au long de l’année :

  • Fin novembre – début avril : Archipel de Raja Ampat et baie de Triton
  • Avril – mi-mai : Traversée vers Komodo via la mer de Banda, avec des escales à Ambon, Alor et d’autres destinations
  • Mai – septembre : Saison Bali, Komodo et Sumbawa
  • Fin septembre – novembre : Traversée retour par la mer de Banda vers Raja Ampat, dans l’ordre inverse

👉 Consultez le calendrier et les tarifs d’Adelaar.

Croisière Plongée à Misool, Raja Ampat

Aperçu de Raja Ampat

Notre croisière plongée a débuté par quatre jours de navigation et de plongées dans le sud de Raja Ampat, autour de Misool — l’une des quatre grandes îles qui composent l’archipel de Raja Ampat, dont le nom signifie littéralement « Quatre Rois ».

Carte d’un autre itinéraire — Total Raja Ampat — montrant les quatre principales îles de l’archipel : Waigeo, Batanta, Salawati et Misool.

Misool est à elle seule une destination de plongée de renommée mondiale, célèbre pour ses récifs coralliens immaculés — coraux mous, coraux durs et coraux noirs —, sa vie récifale kaléidoscopique, ses stations de nettoyage de raies mantas et, comme dans tout Raja Ampat, l’une des biodiversités marines les plus riches de la planète.

La meilleure saison de plongée à Raja Ampat s’étend généralement de septembre à mai, évitant ainsi la mousson de mi-année qui touche surtout le sud. La plupart des bateaux de croisière quittent la région dès avril, traversant ensuite la mer de Banda vers l’ouest en direction de Komodo et d’autres destinations.

Adelaar, cependant, est resté un peu plus longtemps — et la récompense fut une sérénité absolue. Nous n’avons croisé aucun plongeur provenant d’un autre bateau lors de nos plongées à Misool.

Jour 1 : Plongée de Réglage à Pulau Matan

Le jour de notre arrivée, après nous être installés et familiarisés avec le bateau, nous avons effectué une courte plongée de contrôle à Pulau Matan.

Avec les courants puissants que l’on rencontre souvent en plongée à Raja Ampat et en mer de Banda, nos guides nous ont demandé de réviser nos techniques de déploiement du parachute de palier (DSMB) — un rappel bienvenu, car aucun des cinq passagers à bord ne l’avait pratiqué depuis un certain temps. Ce fut une plongée calme et facile — idéale pour tester notre matériel, ajuster nos réglages et entrer en douceur dans le rythme des jours à venir.

Jour 2 : Île de Daram, à l’Est de Misool, Raja Ampat

Le deuxième jour de notre croisière, nous avons exploré la partie orientale de Misool, avec trois sites foisonnants autour de l’île de Daram.

Nous avons commencé à Warna Berwarna, où un banc de perroquets à bosse nous a accueillis dès la descente. Des nuées de fusiliers et de poissons-licornes traversaient le récif, tandis qu’un requin tapis wobbegong se reposait sous une corniche corallienne. Nous avons également croisé des requins de récif et une multitude de macro-faune : crevettes coral bandit, crevettes translucides, ainsi que des rascasses parfaitement camouflées.

Notre deuxième plongée à Andiamo fut le point fort de la journée — un parfait exemple de la profusion de poissons et des paysages récifaux éclatants qui font la réputation de Raja Ampat. Le récif regorgeait de gorgones et de coraux noirs, tandis que toute la colonne d’eau vibrait de vie : carangues en bancs, anthias, fusiliers, idoles mauresques, balistes à dents rouges, platax, barracudas, vivaneaux dorés, et même un grand banc d’empereurs smalltooth dans leur phase marbrée. Les bancs étaient véritablement omniprésents.

Nous avons terminé la journée à Candy Store, un site dont le nom reflète l’abondance presque écrasante de vie marine — le genre d’expérience qui vous fait retomber en enfance, comme dans un magasin de bonbons. Le spectacle se poursuivait avec des platax virevoltants, des vivaneaux, des anthias et des fusiliers.

Les conditions furent calmes et étonnamment sans courant — un luxe rare à Raja Ampat — ce qui nous a permis de ralentir et de profiter pleinement du spectacle offert par le récif.

Une plongée de nuit était proposée, mais mon mari et moi avons préféré passer notre tour — la journée nous avait déjà comblés de moments inoubliables !

Jour 3 : Misool Central, Raja Ampat

Les plongées autour de l’île de Misool — en dehors de la zone de Daram explorée la veille — sont en grande partie gérées par le Misool Eco Resort. Chaque site nécessite une autorisation, avec des créneaux horaires précis, afin de limiter le nombre de plongeurs présents en même temps. Heureusement, avec peu de liveaboards dans la région, l’équipe d’Adelaar a pu obtenir l’accès à certains des meilleurs sites de Misool.

Nous avons commencé en beauté avec une plongée matinale à Magic Mountain, l’un des sites les plus emblématiques de la région. Par temps calme et clair, le sommet du mont sous-marin est visible à seulement six mètres de la surface, et la vie marine se déploie entre 5 et 25 mètres — inutile de descendre plus bas.

Le récif grouillait de vie : vivaneaux dorés, carangues en bancs, carangues géantes et à nageoires bleues, barracudas, thazards espagnols, anthias, fusiliers, gobies, blennies, une tortue, un imposant napoléon, ainsi que des requins de récif à pointes noires, blanches et grises. Près de la station de nettoyage, à cinq mètres de profondeur, une raie manta de récif a tournoyé autour de nous — calme et sans hâte. L’absence de courant ce jour-là signifiait moins de mantas présentes, mais le temps passé à proximité de cet individu majestueux a rendu la rencontre véritablement magique.

Notre deuxième plongée nous a menés à Nudi Rock, nommé ainsi en raison de l’île en forme de nudibranche qui le surplombe. Ce site est apprécié pour ses coraux mous éclatants, ses gorgones ondulantes et ses innombrables recoins abritant de petites créatures — un monde vibrant et plein de textures.

Pour la troisième plongée, nous avons exploré un autre de mes favoris : Boo Windows, célèbre pour ses deux passages iconiques qui traversent le récif comme des fenêtres ouvertes. Parmi les nombreux moments forts : des perroquets à bosse, des requins de récif — y compris de jeunes pointes noires — et l’une des rencontres les plus recherchées de Raja Ampat : un requin tapis wobbegong, nonchalamment allongé sur un massif de corail « chou-fleur ».

Une plongée de nuit était proposée à Dunia Kecil, que nous avons malheureusement choisie d’éviter. Les autres plongeurs sont remontés avec de grands sourires — ils avaient observé une rare pieuvre à anneaux bleus !

Credit: Brenda Aly

Jour 4 : Misool Central, Raja Ampat

Notre quatrième journée fut consacrée à plusieurs sites magnifiques de la zone centrale de Misool, en commençant par l’emblématique Four Kings. Ce site de renommée mondiale tire son nom des quatre pinacles immergés qui le composent, et il est souvent réputé pour son action pélagique les jours de fort courant. Lors de notre plongée, les conditions étaient calmes et sans courant — donc plus discrètes côté « gros poissons » — mais le site n’en restait pas moins fascinant.

La visibilité était excellente, et le paysage sous-marin à lui seul valait la plongée : vivaneaux, balistes à dents rouges, plusieurs tortues curieuses, et le toujours séduisant juvénile du poisson-ange empereur. Nous avons également repéré des hippocampes pygmées blottis dans des gorgones, ainsi qu’une multitude de nudibranches éclatants.

Le site présente également un plateau plus peu profond, idéal pour les plongeurs préférant éviter la profondeur sans rien perdre du spectacle. Notre deuxième plongée s’est déroulée à Barracuda Rock, réputé pour ses observations régulières de bancs de carangues et de barracudas.

On nous a proposé de visiter le célèbre Love Lagoon — connu pour son point de vue en forme de cœur — mais nous avons unanimement choisi d’effectuer une troisième plongée à la place.

Nous avons terminé la journée à Gorgonian Passage, un superbe chenal orienté nord-sud entre les îles de Waylibatan et Walib. Fidèle à son nom, les parois étaient recouvertes de gigantesques gorgones, et la plongée s’est achevée dans un spectaculaire jardin de coraux grouillant de poissons de récif et de macro-faune — une magnifique conclusion à notre séjour à Misool.

Aucune plongée de nuit n’était prévue, car nous entamions dès 16h00 notre navigation de nuit de 16 heures. Ce fut l’une des traversées longues les plus calmes que j’aie jamais vécues sur un liveaboard — stable, silencieuse et remarquablement fluide.

Croisière Plongée en Mer de Banda

Aperçu de l’Archipel des Banda

La mer de Banda et les îles qui y sont dispersées regorgent d’histoires et de faits fascinants.

Vaste, isolée et d’une importance géologique et écologique majeure, la mer de Banda détient la distinction d’être le bassin d’avant-arc non-océanique le plus profond du monde, avec son point le plus bas — le Weber Deep — qui descend jusqu’à environ 7 200 mètres (23 600 pieds).

Sérénité et silence, avec des îles luxuriantes et inhabitées disséminées à l’horizon.

Son isolement a permis de préserver certains des récifs les plus sains et des eaux les plus claires d’Indonésie — avec une visibilité considérée par beaucoup comme la meilleure du pays. La mer de Banda abriterait également l’une des plus grandes agrégations connues de napoléons en danger d’extinction, ainsi qu’une impressionnante diversité d’espèces pélagiques. De septembre à novembre, les plongeurs peuvent même y rencontrer des bancs de requins-marteaux — une attraction saisonnière majeure pour les liveaboards.

D’avril à mai, en revanche, la mer se montre plus calme et les traversées plus douces — comme ce fut le cas lors de notre voyage. Ayant déjà traversé la mer de Banda en octobre à bord d’autres navires, j’avais connu ses humeurs plus capricieuses, où la houle agitée est la norme. Cette fois-ci, les conditions furent remarquablement agréables !

Étant donné son immensité, aucun itinéraire de croisière plongée en mer de Banda ne se ressemble vraiment — tout dépend de la route et du navire. La coque en acier d’Adelaar et son pedigree de voilier hauturier ont rendu notre traversée exceptionnellement fluide.

Pour ceux qui souhaitent découvrir davantage les richesses de la mer de Banda, il existe l’itinéraire “The Banda Sea” Ambon–Ambon proposé par Adelaar durant la saison des requins-marteaux, plus tard dans l’année. Celui-ci inclut notamment Serua, réputée pour ses bancs de requins-marteaux, et Manuk — une île volcanique inhabitée qui s’élève à 3 000 mètres (9 842 pieds) depuis les fonds marins, célèbre pour ses serpents marins.

Les dix principales îles qui composent l’archipel des Banda

Jour 5 : Île de Koon — Too Many Fish, Mer de Banda

Notre première journée de plongée en mer de Banda s’est déroulée au large de l’île de Koon, sur l’immense site judicieusement nommé Too Many Fish — que nous avons exploré à trois reprises, depuis trois points d’entrée différents.

Dès la première descente, nous avons découvert la signature de la mer de Banda : une visibilité cristalline, dépassant facilement les 35 mètres. Chaque plongée révélait une nouvelle dimension de l’échelle et de la diversité du site.

La première fut une plongée paisible, sans courant, jusqu’à 35 mètres de profondeur, où des tombants recouverts de gorgones et de coraux mous abritaient de petits organismes et des poissons de récif. En remontant, nous avons été accueillis par un spectaculaire tourbillon de barracudas en bancs — une conclusion grandiose à ce début de journée pourtant tranquille.

Des parois colorées grouillant de vie, des requins de récif traversant des nuées de petits poissons, une visibilité cristalline — ce site réunissait tous les ingrédients d’une plongée exceptionnelle.

Notre deuxième plongée a révélé le site sous un jour encore plus éclatant : une véritable explosion de couleurs et de mouvements. Des nuées d’anthias, de fusiliers et de poissons-aiguilles se mêlaient aux barracudas, carangues, thons carangues, gaterins, perroquets à bosse et vivaneaux. La densité de poissons était fascinante — comme dériver à travers un kaléidoscope. C’était surréaliste, comme si nous avions glissé dans une autre réalité. Fidèle à son nom, Too Many Fish n’a pas déçu.

Barracudas, gaterins, fusiliers — Too Many Fish portait décidément bien son nom.

Vers la fin de la plongée, à environ 11 mètres de profondeur, l’un des guides a fait signe avec son pointeur, indiquant une grande silhouette posée sur le fond sableux à une vingtaine de mètres — un requin zèbre, nettement plus grand que tous ceux que j’avais pu voir auparavant. Nous nous sommes approchés pour admirer la présence gracieuse de cet animal majestueux.

Ce requin zèbre semblait nous sourire — calme, curieux et totalement indifférent à notre présence.

Le faible courant nous a également permis de ralentir et d’observer les petits trésors lors de notre palier de sécurité : une crevette-mante est sortie de son terrier, accompagnée de crevettes nettoyeuses et des mouvements espiègles de crevettes sexy — également appelées crevettes anémones — reconnaissables à leur fameux « danse du tailleur ».

Lors de la troisième plongée, le courant s’est intensifié à mi-parcours. Plutôt que de lutter, nous nous sommes laissés porter — dérivant au gré de l’eau, passant devant des couches de vie marine vaquant à leur quotidien. Un moment simple, fluide, et l’un de mes préférés du voyage.

Je n’aurais pas dit non à une journée supplémentaire sur Too Many Fish, mais nous avons terminé sur une note magnifique. Au coucher du soleil, nous avons entamé une traversée de 11 heures vers une nouvelle île qui nous attendait.

Jour 6 : Île de Hatta, Mer de Banda

Notre deuxième journée de plongée en mer de Banda nous a conduits à l’île de Hatta, l’une des dix grandes îles de l’archipel des Banda. Là encore, nous avons été accueillis par une visibilité exceptionnelle — cette eau qui brille littéralement de clarté dès la descente.

Notre première plongée à Karang Hatta — l’un des sites incontournables de la mer de Banda — fut tout simplement spectaculaire. Nous avons pénétré au cœur d’un banc de napoléons, bientôt rejoints par des barracudas et des milliers de carangues baro, dont les rayures bleu électrique scintillaient autour de nous comme des éclairs sous-marins. D’imposantes éponges barriques, grandes comme des êtres humains, complétaient ce décor grandiose.

Des bancs de barracudas, de carangues et de thons accompagnaient chacune de nos plongées en mer de Banda.

Nous sommes retournés à Karang Hatta pour la deuxième plongée. Au bout de quelques minutes, un banc de barracudas à nageoires noires est apparu, suivi de barracudas à nageoires jaunes et d’un thon dogtooth solitaire. Des carangues arc-en-ciel ont filé à toute vitesse, accompagnées de carangues à bandes bleues et d’une carangue géante en maraude. Vers le palier de sécurité, nous avons repéré quelques nudibranches rampant sur un vieux filet de pêche — que nous avons délicatement retiré et sécurisé.

À mi-parcours de la plongée, je dérivais tranquillement dans le bleu à environ 20 mètres lorsque j’ai entendu le bruit caractéristique du pointeur de mon mari frappant sa bouteille. Depuis 11–15 mètres de profondeur, il nous appelait vers le pinacle.

Là, juste sous la surface, un immense banc de perroquets à bosse se nourrissait du corail — proches, puissants, et totalement indifférents à notre présence. Le courant était violent, et nous avons dû nous accrocher au récif rocheux pour tenir notre position, restant auprès d’eux pendant dix bonnes minutes alors qu’ils se nourrissaient tranquillement. Un effort largement récompensé — sans doute l’un des moments les plus mémorables du voyage.

Certains perroquets à bosse étaient vraiment gigantesques — mesurant plus d’un mètre de long.

Alors que nous refaisions surface — souriants et exaltés — une autre surprise nous attendait. Juste après le déjeuner, l’un des invités a repéré au loin un immense groupe de dauphins. Quatre d’entre nous ont sauté dans une annexe pour s’approcher, dans l’espoir de nager avec eux. Nous avons bien fait d’essayer. Plusieurs bancs distincts s’étaient rassemblés — probablement des milliers de dauphins au total — et ils sont restés près de nous.

Nous nous sommes glissés dans l’eau avec nos tubas, en nous tenant à l’annexe qui avançait lentement. Sous la surface, les dauphins nageaient, jouaient et fusaient autour de nous — un effort physique, mais une expérience profondément gratifiante.

Credit: Brenda Aly

La troisième plongée à Hatta Point fut plus peu profonde et plus calme, offrant un rythme plus lent et le temps d’observer les petites créatures nichées dans les gorgones, dissimulées sous les rochers ou cachées dans de petites anfractuosités.

Après une longue journée passée à dériver dans les courants et à poursuivre les dauphins, mon mari et moi avons choisi de renoncer à la plongée de nuit à Ulu Weru — préférant profiter d’un dîner anticipé en revivant ce qui avait été, sans aucun doute, l’une des journées les plus mémorables du voyage.

Jour 7 : Banda Neira & Îles Environnantes

Nous avons commencé la journée par une plongée à Batu Kapal, ou « Ship Rock » — un site spectaculaire au large de Banda Neira, composé de trois pinacles, d’une formation rocheuse et d’un courant fort mais gérable. Le récif grouillait de balistes à dents rouges, de poissons-papillons et de chirurgiens noirs en bancs. Des rascasses et poissons-pierres se camouflaient sur les rochers, tandis que des murènes léopard sortaient la tête de leurs crevasses — un début de journée des plus satisfaisants en mer de Banda.

La deuxième plongée à Pohon Miring nous a menés à travers une arche colorée bordée de gorgones éclatantes, s’ouvrant sur un récif immaculé au-dessus duquel une tortue glissait paisiblement.

Un passage vibrant, une tortue planant avec grâce et une plie-paon parfaitement camouflée ont suffi à nous captiver durant cette deuxième plongée.

Les murènes étaient nombreuses — y compris des murènes léopard — et nous avons eu la chance d’assister à la ponte d’une éponge barrique vers 40 mètres de profondeur. Lors de notre palier de sécurité, nous avons repéré une plie-paon parfaitement camouflée sur un rocher sablonneux, ainsi que deux poissons-feuilles et une pieuvre curieuse.

Il n’y eut pas de plongée l’après-midi car nous avons tous participé à une excursion terrestre à Banda Neira, visitant la vieille ville historique de l’île, ses plantations de muscadiers et ses forts coloniaux — j’y reviendrai plus en détail ci-dessous.

Au coucher du soleil, une plongée aux poissons-mandarins nous était proposée sur un site réputé pour observer leur délicat rituel de reproduction. L’ayant déjà vécue à plusieurs reprises lors de précédents voyages, mon mari et moi avons choisi de passer notre tour et de savourer une bière fraîche au coucher du soleil à la place.

Jour 7 : Excursion Terrestre à Banda Neira : Plantation de Muscadiers, Forts Coloniaux & Plus Encore

Après notre troisième plongée, nous avons débarqué pour une visite guidée de Banda Neira, une petite île d’environ 7 000 habitants, mais riche d’une histoire profondément marquée par le commerce de la noix de muscade.

Nous avons commencé à Cilu Bintang, un charmant hôtel de style colonial où nous avons rencontré notre guide, puis nous avons marché jusqu’au Rumah Budaya, le musée d’histoire culturelle de l’île. À l’intérieur, on pouvait admirer des artefacts remarquablement bien conservés, datant pour certains du XIVᵉ siècle : anciennes céramiques, outils traditionnels de récolte de la muscade, maquette d’un voilier rappelant un drakkar viking, et peintures originales retraçant le passé colonial dramatique, souvent violent, de l’île.

   

Banda Neira fut autrefois la seule source mondiale de muscade — une épice si convoitée qu’elle devint un symbole de richesse et de pouvoir en Europe. Notre guide nous a fait revivre les chapitres les plus sombres de l’île, notamment le massacre de Banda en 1621, lorsque plus de 2 800 insulaires furent tués et 1 700 réduits en esclavage sur ordre de Jan Pieterszoon Coen, gouverneur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.

Il nous a également parlé de l’épisode célèbre où l’île de Rhun fut échangée avec les Britanniques contre New Amsterdam, l’actuelle Manhattan, ainsi que de l’occupation japonaise durant les trois dernières années de la Seconde Guerre mondiale.

La visite s’est poursuivie dans une église protestante toujours active, utilisée par la petite communauté chrétienne de l’île (environ 10 % de la population), avant de continuer vers une plantation de muscade et de cannelle en activité. Nous y avons découvert les étapes de plantation, de récolte et de transformation des épices. Sur place, nous avons pu goûter et acheter des produits locaux — notamment de la cannelle fraîche, de la muscade, ainsi qu’une confiture de muscade dont je suis immédiatement tombée amoureuse.

Notre guide expliquant avec passion le processus de culture, de récolte et de transformation de la cannelle et de la muscade.

Nous avons ensuite visité les ruines du Fort Nassau, construit à l’origine par les Portugais puis agrandi par les Hollandais. Largement endommagé, il n’en subsiste aujourd’hui que les murs et deux bastions. L’esplanade vide à l’intérieur est désormais un lieu de rendez-vous pour les enfants du village, qui viennent y jouer au football.

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Le fort suivant que nous avons visité, Fort Belgica, fut achevé en 1673. Remarquablement bien conservé, il offrait une vue panoramique sur le port, les îles voisines et la mer environnante — un cadre magnifique pour conclure la visite.

   

Nous avons conclu la visite à l’hôtel où nous avions commencé, accueillis avec des douceurs locales parfumées aux épices et du thé. Je n’ai pas pu résister à la vitrine de bijoux artisanaux de leur boutique et suis repartie avec un magnifique ensemble — des boucles d’oreilles en perles, un collier assorti et une bague en coquillage. Une douce façon de clore une après-midi alliant richesse culturelle et petits trésors inattendus.

Jours 8–10 : Rhun, Suanggi & Nusalaut — Plongées dans l’Ouest de la Mer de Banda

Nous avons passé les trois jours suivants à explorer la partie occidentale des îles Banda, en plongeant sur des sites isolés autour des îles de Rhun, Suanggi et Nusalaut — chacune offrant une expérience distincte, exigeante et profondément gratifiante.

Le jour 8, nous avons plongé autour de la mythique île de Rhun — la même qui fut échangée par les Britanniques contre l’actuel Manhattan, comme évoqué lors de notre excursion terrestre à Banda Neira. Les sites visités incluaient Tanjung Noret, Kampung Rhun, Nailaka, et Ulu Weru (qui porte, par coïncidence, le même nom qu’un site de l’île de Hatta).

Tanjung Noret fut particulièrement marquant : une superbe plongée le long d’un tombant tranquille, avec une excellente visibilité et une belle activité pélagique. Nous avons croisé plusieurs bancs de barracudas — à nageoires noires et grands barracudas —, des thons dogtooth et des carangues arc-en-ciel glissant dans le bleu. Plus en profondeur, nous avons eu la chance d’assister à la ponte d’une éponge barrique — un spectacle rare et presque irréel.

L’effet brumeux sur la deuxième photo était causé par la ponte d’une éponge à proximité.

Le jour 9, nous avons mis le cap sur Suanggi, réputée pour ses observations de requins-marteaux, en particulier plus tard dans l’année. Bien que nous soyons en avril — en dehors de la haute saison — nous avons tenté notre chance et commencé par une mise à l’eau négative à Suanggi Pinnacle, descendant directement à 37 mètres de profondeur.

Les conditions étaient exigeantes : les courants arrivaient de toutes les directions. Mais l’effort en valait la peine — notre groupe a aperçu un requin-marteau solitaire, une observation rare en avril dans la mer de Banda, ainsi que quelques requins de récif.

Les deuxième et troisième plongées, à Suanggi Slope et Suanggi Wall, furent plus peu profondes et plus calmes, bien que toujours dynamiques. Courants ascendants, descendants et ressacs nécessitaient une maîtrise précise de la flottabilité et une aisance dans l’eau. Nos guides furent excellents — attentifs, sereins, et veillant à maintenir le groupe bien réuni au cas où quelqu’un aurait rencontré des difficultés.

Dans les zones peu profondes, nous avons profité d’une vie récifale éclatante : de jeunes serpents marins, des tortues vertes, d’innombrables murènes et des bancs de carangues. Des balistes indiens, des balistes à dents rouges, des napoléons et une longue liste de créatures récifales — des crabes porcelaines et poissons-clowns aux gobies, rascasses et blennies — rendaient cette journée sous-marine particulièrement vivante et satisfaisante.

Jour 10 : Île de Nusalaut

Nous avons mis le cap sur l’île de Nusalaut, où nous avons commencé la journée par une plongée à Hammerhead Shark Reef, un autre site connu pour ses agrégations. La saison n’étant pas propice, nous avons choisi de rester plus près de la surface, descendant à 20–25 mètres au maximum et passant la majeure partie de notre temps dans les eaux chaudes et limpides entre 10 et 20 mètres. Le récif lui-même était luxuriant et coloré, grouillant de petits poissons et de macro-faune — et la visibilité, une fois encore, était excellente.

J’ai décidé de ne pas participer aux deux plongées suivantes, à Ameth et Pombo — mon corps me rappelant à l’ordre après neuf mois sans plongée avant ce voyage. J’ai préféré consacrer l’après-midi à une séance de yoga tranquille sur la proue, à la lecture dans la brise depuis l’un des transats, et à un marathon de films dans le confort de notre cabine.

Même hors de l’eau, Adelaar est incroyablement bien équipé pour transformer le temps non consacré à la plongée en une véritable expérience de luxe.

Croisière Plongée à Ambon : Les Derniers Jours

Après une navigation de nuit, nous sommes arrivés à Ambon pour le onzième et dernier jour de plongée. Capitale des Moluques du Sud, Ambon est une ville animée d’environ 300 000 habitants, et également notre port de débarquement. Réputée comme l’une des meilleures destinations de muck diving en Indonésie — souvent comparée au célèbre Lembeh, dans le nord des Célèbes — nos attentes en matière de macro et de créatures rares étaient élevées.

Jour 11 : Épave du SS Aquila et Jetée de Laha, Ambon

Notre première plongée s’est déroulée sur l’épave du SS Aquila (anciennement SS Duke of Sparta), un cargo britannique construit en 1940 et bombardé par un avion de la CIA lors d’une mission secrète visant à déstabiliser le premier président indonésien, Sukarno.

Reposant désormais sur le flanc, l’épave mesure 134 mètres de long et 17,6 mètres de large. La poupe se trouve à environ 15 mètres de profondeur, tandis que la proue descend au-delà de 35 mètres. Une grande partie du navire reste intacte, aujourd’hui recouverte de coraux, d’éponges et de pousses de coraux mous. La vie marine y était foisonnante — des bancs de poissons traversant la structure à une variété de macro-faune telle que des poissons-grenouilles, nudibranches et crevettes.

Nous avons terminé notre dernière journée de plongée par deux immersions finales à Laha Jetty, l’un des sites de muck diving les plus emblématiques d’Ambon — et une conclusion parfaite.

La diversité y était incroyable : poissons-grenouilles, poissons-fantômes, hippocampes, seiches, jawfish, poissons-crocodiles, homards peints, dragonets, rascasses, poissons-rasoirs, poissons-feuilles, poissons-coffres à longues cornes, crabes, nudibranches, divers poissons-ballons… et la liste continue.

Seiches, poissons-pierres et un irrésistible poisson-coffre à longues cornes.

Chaque parcelle de sable semblait révéler une nouvelle surprise. Si vous n’étiez pas déjà adepte du muck diving, ce site pourrait bien vous faire changer d’avis.

Poisson-crocodile, rascasse, poisson-feuille… à Laha, chaque « rocher » peut en réalité être vivant. Gardez les yeux bien ouverts !

Après la troisième et dernière plongée, tout le monde est remonté avec de grands sourires et une foule d’histoires à partager — échangeant les observations des nombreuses espèces étranges et curieuses rencontrées sous la jetée de Laha. Le verdict fut unanime : c’est un site où il vaut la peine de revenir.

Un poisson-hérisson rivalisant avec le poisson-coffre à longues cornes (photo plus haut) pour le titre de « plus mignon du jour », un homard peint spectaculaire et un hippocampe parfaitement posé.

Ce soir-là, juste avant le coucher du soleil, nous avons fait une courte halte dans la ville d’Ambon pour un passage éclair dans un supermarché local. Les rues étaient animées et la circulation dense, mais j’aime toujours observer un aperçu de la vie quotidienne dans différentes régions d’Indonésie — et profiter d’un petit temps à terre (au grand plaisir de mes jambes et de mon compteur de pas).

Nous sommes revenus juste à temps pour notre dernier dîner : un repas festif autour d’un steak (et un thon parfaitement cuit pour moi). Une fin douce-amère, empreinte de gratitude pour les souvenirs créés à la fois au-dessus et au-dessous de la surface, mais aussi d’une certaine réticence à dire au revoir.

Jour 12 : Débarquement à Ambon

Notre dernière matinée fut calme et détendue. Après un petit déjeuner matinal servi à 9h, nous avons fait nos valises tandis que l’équipage avait déjà nettoyé et séché tout notre matériel — un véritable luxe.

Notre vol étant plus tôt que celui des autres passagers, nous avons pris congé de l’équipage et embarqué sur l’annexe pour rejoindre la terre ferme, où une voiture nous attendait pour un transfert de 30 minutes jusqu’à l’aéroport.

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Et bien que ce voyage ait été véritablement inoubliable, il est important de souligner que chaque itinéraire d’Adelaar offre une expérience hors du commun — des récifs vibrants de Komodo aux requins-baleines de la baie de Saleh. Avec Adelaar, le voyage fait toujours partie intégrante de l’expérience.